Parution dans « Les Échos de l’AMU » d’Avril
Au début du 20 eme siècle, un sociologue nommé Max Weber faisait la supposition que le monde à venir dans ses valeurs et ses fonctionnements, allait générer un désenchantement du monde. Il décrivit ce désenchantement par une perte de sens et de liens avec autrui, une perte de la vision magique du monde au profit de la technique scientifique. Il parla d’anomie, de sentiment d’isolement engendrant peur et insécurité dans la cité.
Force est de constater qu’il n’avait pas tort.
Malgré tout, les acteurs sociaux se caractérisent par une propension à se questionner et à chercher des solutions car rien n’est jamais figé dans le monde social. Il nous appartient maintenant de réenchanter ces espaces de vie, les habitats, la ville, en nous servant des outils techniques et de ceux issus des sciences humaines et sociales. Chaque intelligence et expérience est ici intéressante à mobiliser, notamment les intelligences visuelles et spatiales des artistes et des architectes et celles interpersonnelle des assistants à maîtrise d’usages.
Ce réenchantement passe par :
- Pouvoir exprimer ses rêves, ses envies, ses projets, son identité première.
- Pouvoir compter sur autrui
- Se sentir en sécurité
- Générer de la solidarité en se rendant service
- Créer du beau autour de soi
En somme, pouvoir agir et s’impliquer pour créer un environnement qui ressemblent aux acteurs et dans lequel ils peuvent trouver un équilibre entre leurs représentations du monde et leurs pratiques quotidiennes et des espaces à co-construire dans lesquels on retrouve de nouvelles contraintes (énergétiques, sociales, économiques) car le monde décrit par Max Weber n’est plus tout à fait le même. Il porte en lui des graines de changement positif dont certaines sont déjà écloses.
En effet, un premier constat nous amène à prendre conscience que les humains ne sont pas des robots et que les solutions uniquement techniques, pour efficaces qu’elles soient, se doivent d’être assimilées par les acteurs usagers des lieux.
L’humain doit être placé au centre du projet.
Cela peut faire peur, c’est encore inhabituel, mais on constate que lorsque ces temps qualitatifs où la parole circule sont mis en place, ils permettent de créer un habitat avec une véritable plus value humaine et commerciale.